Tamil Nadu - Madurai

Publié le par capucine

Deux jours de visites à Bombay étaient suffisants pour donner une vue d'ensemble de la ville à mes parents, et se reposer du décalage horaire. Mardi dernier, nous nous sommes envolés vers le Sud, pour partir à la découverte du Tamil Nadu que j'avais déjà exploré par petites touches au cours de mes précédents voyages (Cap Comorin, Mahaballipuram, Pondichéry, Ooty).

 

Cette fois-ci, le voyage se compose de deux parties: la première, plus culturelle - le Tamil Nadu est une terre d'histoire et les Tamouls sont très fiers de leurs langue et culture. La seconde phase est dédiée au farniente, mais ne me concerne plus, je suis rentrée plus tôt à Bombay pour ne pas louper trop de cours (en fait, les cours ont tout de même été annulés...).

 

La première étape est Madurai, "l'âme du Tamil Nadu". Nous faisons connaissance dès la sortie de l'aéroport avec notre chauffeur, qui nous offre de jolis colliers de fleurs traditionnels du Tamil Nadu, et c'est parti dans la circulation chaotique des villes de taille moyenne (soit un peu plus d'un million d'habitants en Inde).

 

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Chacun dépasse indifféremment à droite ou à gauche, roule au milieu de la route, fait des embardées inimaginables pour éviter les nids-de-poule, et klaxonne abondamment. Les voitures sont bien moins nombreuses qu'à Bombay, et ont laissé place aux vélos, aux deux-roues motorisés et aux vélos-carrioles qui fascinent Papa (ils transportent aussi bien du foin que des légumes, des cruches en plastique, des cordes, des fruits, des poêles en cuivre, des tuyaux, des vêtements, des noix de coco, des bâtons de canne à sucre...), . Les charrues tirées par deux boeufs sont aussi fréquentes, bien plus courantes que les tracteurs sur ces terres agricoles.  Pourtant, la terre est très rouge et poussiéreuse, signe d'une mousson trop peu abondante qui risque d'aggraver les futures récoltes.

 

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Nous visitons le célèbre temple de Sri Meenakshi dédié à Meenakshi, c'est-à-dire Parvati, l'épouse de Shiva, l'un des trois piliers de la trinité  hindoue. Ce sont ses hauts gopuram (une tour portail) aux statues peintes avec des couleurs vives qui sont devenus le symbole de ce temple, et de Madurai par la même occasion.

 

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Le temple est immense: en son sein, un large bassin aux murs rayés de rouge et blanc et entouré de gradins permet de s'imprégner de l'effervescence qui y règne. L'endroit est pieux, mais pas seulement: les Hindous que nous voyons partout n'hésitent pas à s'interpeller joyeusement, voire à chanter, et se bousculent sans vergogne pour trouver leur place dans la file qui mène jusqu'au lieu de prière. Beaucoup de pélerins et de jeunes prêtres sont torse nus, vêtus d'un seul pagne noir, avec de nombreux colliers autour du cou et des traits de peinture dessiné sur le front, signe de leur dévotion.

 


 

Nous visitons ensuite le palais de Tirumalai Nayak, un ancien roi. Bien qu'il n'en reste plus qu'un quart aujourd'hui, le palais n'a pas perdu toute sa splendeur, et ses hautes colonnes sont toujours ornées de gargouilles à l'air malicieux.

 

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Mais ce qui séduit davantage mon petit Papa, c'est l'atmosphère suranimée qui règne aux alentours du temple et dans la ville. Surtout, les marchés aux mille odeurs et couleurs sont envoûtants. Nousnous promenons des heures dans les petites ruelles, faisons des découvertes sur les étals - nous n'avions jamais vu de pousse de gingembre par exemple. Un vieux monsieur aligne les pétales de fleurs en colliers.

 

Colliers-de-fleurs.jpg Tantôt, la ruelle est bloquée par un camion transportant des noix de coco, déchargé au fur et à mesure par des femmes qui remplissent leur panier de noix et le portent sur leur tête jusqu'à la case du grossiste le plus proche. Sur un camion, cinq d'entre elles nous remarquent et nous gratifient de leur plus beau sourire.

 

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Les régimes de bananes me rappellent un lointain voyage en Martinique, tandis que les noix de coco à siroter tentent quelques pèlerins du temple.

 

Bananes.jpgAu détour d'une rue, nous trouvons le marché. Les fruits et légumes sont entreposés sur une bâche posée sur le sol, ne laissant qu'un étroit passage poussiéreux entre les étals.

 

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                                                         Gingembre et canne à sucre

 

Les produits sont toujours très bien classés par couleur et jamais mélangés. Maman remarque que les légumes sont toujours beaux, Papa que les saris des vendeuses sont souvent assortis à leur étal. Et les contrastes existent, comme partout en Inde: le téléphone portable gît à côté d'une balance qui a dû accumuler la poussière d'un siècle.

 

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Madurai était comme un condensé de notre expérience au Tamil Nadu...

Publié dans Tamil Nadu

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